Mark Fortier

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Mark Fortier est un essayiste québécois, journaliste et éditeur de Lux editions.

Formation et enseignement[modifier | modifier le code]

Diplômé d'une Maîtrise ès arts en sociologie (2000), Mark Fortier a été chargé de cours au sein du département de sociologie de l'UQAM[1] et à l’Université Laval. Il a aussi fait des études doctorales en sociologie sur la théorie hégélienne de la société et a étudié une année à la Ferdinand-Tönnies Gesellschaft de l’Université de Kiel.

Du journalisme à l’édition[modifier | modifier le code]

Sociologue de formation, Mark Fortier a exercé un temps le métier de journaliste indépendant, a été membre du comité de rédaction du magazine Temps fou, adjoint au rédacteur en chef du journal Place publique puis journaliste à l’hebdomadaire culturel Ici Montréal, où il était chef de pupitre société. Il a aussi milité dans le mouvement communautaire dans la ville de Québec[2].

Aux côtés de Marie-Eve Lamy et d’Alexandre Sánchez, il fait partie de l'équipe éditoriale de Lux éditeur, maison d'édition fondée en 1995 et consacrée principalement à l’histoire des Amériques et à la « réflexion politique, d’inspiration libertaire »[3].

Depuis 2022, il est membre du comité de rédaction du magazine Lettres québécoises, où il signe une chronique.

Engagements[modifier | modifier le code]

Mark Fortier est marqué à la gauche du spectre politique québécois sur les questions de l’immigration, de la langue et de l’identité québécoise[1]. Il soutient notamment un « accueil sans réserve » des immigrés[4].

Réceptions de ses écrits[modifier | modifier le code]

Mark Fortier est l'auteur d'une traduction en français du livre Le triomphe de l’image : Une histoire des pseudo-événements, de l’historien Daniel Boorstin[5].

Son essai intitulé Mélancolies identitaires, consacré au sociologue Mathieu Bock-Côté, se veut « une exploration […] des thèmes développés par une droite qui, des Amériques à l’Europe, gagne en force » estimant, à propos de Bock-Côté, qu'« il n’y a pas au Québec de voix médiatique plus omniprésente que celle de cet intellectuel organique du groupe Quebecor, [...] [qui] prône avec ténacité un conservatisme de combat »[1]. Ce premier livre reçoit un accueil contrasté. Dans Esprit, Jean-Louis Schlegel y voit un « rempart aimable et un secours rafraîchissant » consacré aux « idées bock-côtistes » et « au discours volubile d’un intellectuel à la faconde talentueuse » dont Fortier « croit pouvoir déceler beaucoup de vide et de creux intellectuels ». Schlegel estime aussi que le livre est également fait de « réflexions fines et d’intuitions pertinentes, servies par de bonnes connaissances en anthropologie, quelque peu douces-amères par moments, sur l’intérêt d’une société ouverte »[6]. Le journal Métro mentionne que l'essai, qui traite de thèmes comme l’immigration et la transmission, doit plutôt être considéré comme une réflexion sur le Québec concernant les thèmes chers à Bock-Côté, et souligne que Fortier compare sa démarche à celle de Morgan Spurlock pour le documentaire Super Size Me (2004), allant jusqu'à qualifier lui-même son essai de « mélange d’historiettes et d’escarmouches », de « propos polémiques [...] [et de] réflexions plus approfondies » [7]. Dans La Presse, la journaliste et chroniqueuse spécialisée en littérature Chantal Guy regrette que Fortier et son sujet ne se soient jamais parlé et ironise sur la « posture de sacrifié » que s'attribue l'auteur dans son essai, « ce qui permet toutes les libertés » et des digressions sur Pierre Vallières ou Slavoj Žižek[8]. Le livre est par contre particulièrement brocardé dans L'Action nationale, où il est décrit comme « un foutoir incohérent et truffé d’inepties » « d’une mauvaise foi absolue »[4], prêtant à Bock-Côté « des positions qu’il n’a jamais défendues » [9]. Dans Le Devoir, le journaliste Christian Rioux, lauréat notamment des prix Olivar-Asselin et Judith-Jasmin[10], affirme aussi que Fortier fait preuve de « morgue » et « mauvaise foi » et émet pour sa part l'hypothèse (contestée par Fortier) « qu’il ne supporte pas de voir ses anciens idéaux exprimés [...] avec talent par un intellectuel qui se dit conservateur » et que ce dernier puisse défendre « la laïcité et une école des savoirs [...], deux valeurs [...] troquées pour un multiculturalisme qui ne dit pas son nom et un pédagogisme qui rabaisse tout »[11].

En 2021, Mark Fortier participe en tant que co-auteur à la réécriture de la thèse de doctorat en anthropologie de Serge Bouchard, publiée chez Lux éditeur sous le titre Du diesel dans les veines : La saga des camionneurs du Nord[12]. Dans Le Monde, le journaliste québécois Marc-Olivier Bherer souligne que « le vocabulaire scientifique un brin ardu, jadis employé par le jeune thésard, a disparu dans cet ouvrage, fruit d’une réécriture complète opérée par l’auteur peu avant sa mort, avec l’aide de son éditeur, Mark Fortier »[12]. Le livre a reçu le prix Pierre-Vadeboncoeur ainsi que le Prix du Gouverneur général : études et essais de langue française.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Ouvrages[modifier | modifier le code]

  • Mélancolies identitaires. Une année à lire Mathieu Bock-Côté, Montréal, Lux éditeur, , 168 p.
  • Avec Serge Bouchard : Du diesel dans les veines : La saga des camionneurs du Nord, Montréal, Lux éditeur, , 224 p.

Articles[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Actualités UQAM, 14 janvier 2020
  2. Présentation des auteurs in L'économie sociale: l'avenir d'une illusion de Louise Boivin, Mark Fortier
  3. Lux éditeur.
  4. a et b Comptes rendus, Philippe Lorange dans L'Action nationale, mars 2020.
  5. Le triomphe de l'image : copieux essai,La presse, 1er juin 2012
  6. Mélancolies identitaires de Mark Fortier, Jean-Louis Schlegel, Esprit, janvier 2020.
  7. Mélancolies identitaires»: plongée dans les idées de Mathieu Bock-Côté, Marie-Lise Rousseau, Metro, 18 novembre 2019.
  8. Lire Fortier qui lit Bock-Côté, Chantal Guy, La Presse, 24 novembre 2019.
  9. Un pavé dans la mare, Rémi Villemure, L'Action nationale, janvier 2020
  10. Correspondant du Devoir à Paris à partir de 1995, Christian Rioux a aussi écrit pour L’actualité, Le Monde, Libération, La Croix, Courrier international et La Vanguardia. Il a publié Voyage à l'intérieur des petites nations (2000), Carnets d’Amérique (2005) et Les années temporaires (2002) [1].
  11. Tête-à-queue, Christian Rioux, Le Devoir, 8 novembre 2019.
  12. a et b « Du diesel dans les veines », de Serge Bouchard et Mark Fortier : Les rêveries du « truckeur » solitaire, Le Monde, 28 aout 2021.